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dakoro en marche

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Relief, Sol, Climat

Le relief

Le relief de la commune rurale de Dakoro est représenté par un massif gréseux. Ce massif occupe tout le sud ouest du pays qui est la région la plus accidentée du pays.

L’écart entre les altitudes extrêmes est inférieur à 400 m. L’altitude moyenne ne dépasse pas 200 m et toute la commune est située entre 200 et 300 m.

La géologie de la commune rurale de Dakoro est représentée par la couverture sédimentaire. Celle-ci repose sur le socle et est encore mal datée. A Dakoro, ce socle correspond  aux formations infracambriennes et primaires. Il est essentiellement de grès.

La géomorphologie de la commune est représentée par le modelé birrimien (buttes, collines). Ce modelé birrimien actuel est en fait la racine d’une chaîne de montagne qui a été érodée, aplanie et cuirassée. La portion la plus unie de la série birrimienne à Dakoro présente un tracé concavo convexe assimilable à deux arcs soudés.

Le climat

– Le climat de la commune rurale de Dakoro comme celui de l’ensemble de la province de la Leraba est de type soudanien. Cette zone soudanienne ou sud soudanienne est délimitée au nord par l’isohyète 900 mm, occupe le sud et le sud ouest du territoire national soit environ 25% du pays.

Dakoro fait donc partie de la région climatique la plus humide du pays, avec une saison des pluies qui dure six mois (Mai à Octobre) et des maxima pouvant aller jusqu’à 1 300 mm par an. La saison sèche dure également six mois (Novembre à Avril).

Par ailleurs, la moyenne des précipitations tombées au cours des 5 dernières années est de 1 040,2 mm tandis que le nombre de jours moyen de pluies au cours de la même période est de 55 jours. Les hauteurs d’eau tombées au cours de cette période varient entre 923 et 1139 mm et le nombre de jours de pluie se situe entre 43 et 73 jours. En se référant au tableau ci dessous, on constate que la plus importante pluviométrie a été enregistrée en 2010 avec 1139 mm et 45 jours de pluie alors que la plus faible l’a été en 2011 avec 923 mm et 43 jours de pluie.

En somme, Dakoro est une zone beaucoup arrosée et de ce fait une zone propice aux activités agricoles. Le tableau suivant donne la hauteur d’eau tombée et le nombre de jours au cours des 5 dernières années.

 

Tableau 1 : Hauteur d’eau (mm) et le nombre de jours au cours des 5 dernières années

Année 2008 2009 2010 2011 2012
Hauteurs (mm) 1102 1014 1139 923 1023
Nombre de jours 57 57 45 43 73

Source : UAT, 2013

 

Les températures journalières sont inférieures à 39°C et les écarts des températures diurnes et nocturnes peuvent atteindre 26°C à Dakoro.

A Dakoro, les vents sont tributaires de la position du Front intertropical (FIT). En saison des pluies, ce sont les vents humides du secteur sud ouest à sud qui domine tandis qu’en saison sèche, la commune est soumise au régime de l’alizé continental ou harmattan. Ce vent, venu du nord est, a un effet desséchant.

 

Problématique des changements climatiques dans la commune

 

A l’instar du Burkina Faso, la commune est de nos jours, sujette aux manifestations des changements climatiques. Celles-ci se manifestent par une survenue plus tôt ou plus tard des pluies, un allongement de la période sèche en hivernage, la tombée de grandes averses en hivernage ainsi que des périodes de jours secs durant la même période.

 

Dans l’ensemble, ces manifestations sont observées et vécues par les populations mais celles-ci ne s’y réfèrent pas dans le cadre de leurs besoins vitaux (productions agricoles, modes de construction de l’habitat, etc.). Ainsi, il n’existe pas dans la commune des initiatives en vue d’intégrer cette nouvelle donne dans les pratiques de la population. Cette situation s’explique par l’absence d’informations chez les populations sur le phénomène. Néanmoins, certaines activités de CES/DRS sont de nature à contribuer à l’atténuation certains effets des changements climatiques même si ces actions ne sont pas mises en œuvre à cet effet.

 

A l’échelon de la commune, il serait ambitieux d’envisager des actions de lutte contre les changements climatiques. Cependant, la commune est invitée à mettre en place des actions en vue de gérer les impacts de ces changements. Ces actions devront s’intéresser à plusieurs aspects dont la sécheresse, la qualité des eaux, la prévision des inondations, la prolifération des maladies vectorielles telles que le paludisme, etc. Dans l’ensemble, les actions à envisager dans le contexte des changements climatiques sont de deux types dont celles permettant de réduire les effets néfastes des changements climatiques et celles permettant de mieux bénéficier des aspects positifs qui pourraient en découler.

 

Compte tenu de la faiblesse des ressources financières de la commune, il serait difficile d’opter pour les mesures d’adaptation réactives qui interviennent à l’occasion des sinistres. Ainsi, l’on optera pour les mesures anticipatoires moins coûteuses à long termes et plus efficaces. Parmi ces actions l’on pourrait par exemple retenir :

 

  • les plantations d’arbres en vue de réduire le ruissellement de l’eau de pluie,
  • la sensibilisation des populations et des responsables des OP sur l’importance de constituer des forêts villageoises et communales,
  • la sensibilisation sur les aménagements sommaires exemplaires,
  • la formation des responsables communaux sur la gestion des risques,
  • la mis en place de mesures d’accompagnement ou de prises en charge des populations vulnérables de la commune (personnes âgées, enfants, femmes, personnes à santé fragiles, etc),
  • la réalisation d’études approfondies permettant d’évaluer la vulnérabilité de la commune aux changements climatiques,
  • la mise en place d’un système d’alerte précoce.

sol

Le terroir de la commune rurale de Dakoro est occupé par des sols ferrugineux tropicaux lessivés, des vertisols sur alluvions, des sols ferrallitiques, des sols hydromorphes.

  • Les sols ferrugineux tropicaux lessivés sur matériaux sableux, sablo argileux ou argilo sableux.

Ils se développent sur des matériaux riches en argile kaolinique, et se caractérisent par une richesse en oxydes et hydroxydes de fer et de manganèse qui leur donnent une couleur rouge ou ocre. L’épaisseur moyenne du profil est de deux mètres.

L’horizon de surface, gris clair, pauvre en matière organique, est souvent sableux et appauvri en éléments chimiques. Un horizon lessivé plus pâle et sableux lui succède, dont les argiles et les éléments solubles ont été entraînés. Plus bas apparaît un horizon plus argileux, rouge, où le fer s’accumule en taches ou nodules. A Dakoro, ces sols ferrugineux sont lessivés, par suite d’une pluviométrie abondante. Des techniques appropriées permettraient de mettre ces terres en valeur par la culture de mil, sorgho et arachide.

  • Les vertisols sur alluvions ou matériau argileux.

Ils sont représentés par des taches disséminées, liées à  la nature du substrat : roches cristallines  basiques ou alluvions argileuses. Ils sont caractérisés par des teneurs en argile élevées, une prédominance des argiles gonflantes qui augmentent de volume par rétention d’eau. Leur richesse minérale est élevée, mais des facteurs physiques limitant (compacité de surface, asphyxie fréquente de profondeur et relief de surface tourmenté), rendent difficile le travail de sol qui doit être mécanisé. Des méthodes de culture appropriées permettraient d’obtenir de hauts rendements. On peut cultiver le mil, le sorgho, l’arachide, etc.

  • Les sols ferralitiques sur matériau sablo argileux.

Ces sols sont caractérisés par un matériau sédimentaire contenant du quartz, de l’argile kaolinique et du fer, quelquefois de l’alumine. Leur épaisseur atteint plusieurs mètres. On peut cultiver le mil, le sorgho, etc.

  • Les sols hydromorphes.

Ils sont associés à des sols bruns eutrophes et surtout à des sols ferrugineux en bordure des marigots, des mares et des fleuves. Caractérisés par un excès d’eau temporaire, ces sols sont traditionnellement plantés en sorgho, en riz lorsque la quantité d’eau est suffisante. Leur potentialité chimique est moyenne, leurs propriétés physiques, compacité et imperméabilité, sont parfois défavorables. On peut cultiver tous les types de cultures.

Carte 2 : Occupation du sol dans la Commune rurale de Dakoro